Le nouveau directeur général de la FAO entend faire de l'Afrique sa « priorité » et veut « éradiquer » la faim dans le monde.
C'est un message d'espoir pour l'Afrique, mais un petit message d'espoir. Le nouveau directeur général de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) José Graziano da Silva, qui tenait ce 3 janvier sa première conférence de presse, a d'abord promis d'augmenter les ressources destinées à l'Afrique qui restera, a-t-il dit, « la priorité » de son mandat. Deuxième bonne nouvelle a priori : « Il y aura des réductions de prix », a-t-il annoncé. Une affirmation aussitôt tempérée par une mise en garde contre la volatilité des prix alimentaires qui « va se poursuivre ». « Nous nous attendons à ce que les prix n'augmentent pas mais ne
baissent pas non plus rapidement ». Il n'y aura pas de « chute drastique » des prix. Le problème, pour les pays de la Corne de l'Afrique menacés pour la famine -une région où José Graziano da Silva se rendra fin janvier -, est que les prix d'achat des aliments est déjà bien trop élevé. Ces aliments ont parfois subi des hausses de 40 % depuis 2006. Résultat : pour survivre, les paysans bradent bétail et semences et hypothèquent ainsi leurs moyens de subsistance pour les mois à venir. Parmi les pays les plus directement menacés par la famine en 2012, le Programme alimentaire mondial (PAM) listait mi-décembre le Niger, le Tchad, la Mauritanie, le Burkina Faso et le Mali. Mais le Sénégal et la Gambie sont aussi en situation très délicate.Qui est José Graziano da Silva ?
Le huitième directeur général de la FAO José Graziano da Silva a succédé lundi 2 janvier à Jacques Diouf, qui a dirigé la FAO entre 1994 et 2011. Responsable en 2003 du programme « Faim Zéro » au Brésil qui a, souligne la FAO, « connu un franc succès », ce Brésilien de nationalité italienne était depuis 2006 sous-directeur général, en charge de l'Amérique latine et des Caraïbes. Son mandat à la tête de la FAO court jusqu'au 31 juillet 2015.
Certes, des pays comme le Burkina Faso, le Mali, la Mauritanie ou le Niger ont mis en place des plans de crise pour éviter de connaître la catastrophe alimentaire de 2009-2010 qui avait affecté 10 millions de personnes au Sahel. Ces pays se lancent ainsi dans la distribution de vivres, de semences ou de matériel agricole. Des mesures qui peuvent atténuer, mais qui ne vont pas régler la crise alimentaire qui sévit dans la Corne de l'Afrique. Une région où les promesses du nouveau directeur général de la FAO -qui a pour ambition « l'éradication totale de la faim » -semblent bien lointaines.
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