jeudi 29 décembre 2011

Rumeurs sur la dévaluation du FCFA : Le ministre de l’Economie et des finances du Mali rassure

Partout en Afrique, la rumeur prend de l'ampleur. Le franc CFA sera dévalué au 1er  janvier 2012. Information ou campagne d’intoxication ? Cette rumeur sur la dévaluation du franc CFA est liée, selon certains, aux difficultés financières et économiques que  rencontrent de nombreux pays de l’Union européenne (UE), dévaluation déjà programmée pour le 1er janvier 2012, à en croire les détracteurs. Pour la France, « c’est une question absurde qui relève d’une pure manipulation » car il n’y a aucun groupe de travail spécifique sur le sujet. En attendant, le conseil des ministres de l’UEMOA planchera sur la question en janvier prochain de même que la réunion de la zone franc prévue à Bamako au Mali en avril 2012.
La dévaluation intervient en période crise généralement pour relancer l’économie ou pour protéger une économie naissante. Dans un débat télévisé, avant-hier, sur les antennes de l’ORTM, le ministre malien de l’Economie et des finances a été formel : « Aucune information sérieuse d’aucune structure sérieuse n’a évoqué le problème ». Lassine Bouaré, puisqu’il s’agit de lui, a dit que les rumeurs n’ont pas

Mali : Lutte contre le blanchiment de l’argent du crime / Le secteur du tourisme à l’ école de la Centif

Le ministère de l’économie et des finances et la cellule nationale du traitement des informations financières (Centif) ont initié un atelier de sensibilisation et de formation à l’ intention des exploitants de compagnies d’assurances, des agences de voyage, des hôtels et des casinos  et sociétés de jeux sur le dispositif LBC/FT du Mali.  C’était du 22 au 23 décembre 2011 au centre de formation pour le développement(CFD).
Etaient présent à cette cérémonie le secrétaire général du ministère de l’économie et des finances et le président de la Centif, Modibo Sylla.  L’atelier rentre dans le cadre des activités de formation et de sensibilisation des assujettis, après la visite sur le site du groupe Egmont et suite aux recommandations du rapport d’évaluation du dispositif LBC/FT en 2008. Rappelons que le blanchiment de l’argent sale est un moyen du crime organisé qui permet aux acteurs d’activités criminelles de jouir des produits financiers de leurs crimes.

Mustapha Kamel Nabli : "Les marges de manoeuvre sont de plus en plus limitées"

Depuis début décembre, la Banque centrale de Tunisie alerte dans ses communiqués sur les risques d’aggravation des difficultés économiques du pays. Son patron, Mustapha Kamel Nabli, décrypte cet appel à la "sagesse".
Nommé gouverneur de la Banque centrale (BCT) tunisienne le 17 janvier, Mustapha Kamel Nabli, 63 ans, revient sur cette année difficile où les événements politiques ont suscité l’inquiétude des entreprises, des marchés et des bailleurs de fonds. Alors que le nouveau gouvernement, dirigé par le parti islamiste Ennahdha, a pris les commandes, il met en garde les politiques sur les risques de crise et donne sa vision des priorités pour les mois à venir.

France : La dette publique se réduit à 85,3 % du PIB au 3e trimestre

La dette publique de la France a diminué de 3,6 milliards d'euros au troisième trimestre, pour atteindre 1 688,9 milliards fin septembre, soit approximativement 85,3 % du PIB, selon les statistiques publiées mercredi 28 décembre par l'Insee.Ce ratio dette/PIB est en baisse de 0,9 point par rapport au trimestre précédent : fin juin, la dette avait grimpé jusqu'à 86,2 % de PIB, contre 84,5 % au premier trimestre.Mais si la dette a légèrement décru au troisième trimestre, c'est parce que Bercy a réalisé, comme chaque année, une grande partie de son programme d'émission de dette au premier semestre, générant une forte trésorerie à fin juin, expliquent Les Echos. La dette s'est donc mécaniquement réduite au 3e trimestre, moins cependant que ne l'espérait le gouvernement.

Liste noire de l'UE : compagnies aériennes sur sièges éjectables

L’Union européenne vient de réactualiser la liste des compagnies aériennes qu’elle bannit de son ciel : la fameuse liste noire. Beaucoup, en Afrique, dénoncent une politique du "deux poids, deux mesures".
La liste noire des compagnies aériennes mise à jour par l’Union européenne (UE) continue de perturber le ciel africain. L’Agence européenne de la sécurité aérienne (EASA) s’est d’ailleurs arrangée pour qu’elle ait un retentissement maximum : elle l’a diffusée le 21 novembre, jour de l’ouverture de l’assemblée générale de l’Association des compagnies aériennes africaines (Afraa), qui rassemblait à

mardi 27 décembre 2011

Crise de la dette européenne : sombre scénario pour l'économie mondiale

La zone euro se prépare à la récession, le modèle chinois est remis en question. Avec une croissance attendue de 6 % en 2012, l’Afrique peut profiter de cette situation morose pour se repositionner sur l’échiquier économique. Les sommets de l’Union européenne (UE) se succèdent, sans parvenir à rassurer les marchés. Ni le renforcement – de 440 milliards à 1 000 milliards d’euros – du Fonds européen de stabilité financière (FESF, destiné à jouer les pompiers auprès des pays en difficulté), ni l’adoption, le 9 décembre à Bruxelles, de règles budgétaires communes aux 17 États de la zone euro ne semblent suffisants.

Ecobank : Thierry Tanoh succède à Arnold Ekpe

À 49 ans, Thierry Tanoh, Vice-président Afrique subsaharienne, Amérique Latine et Europe de l’Ouest de la Société financière internationale (SFI), vient d’être nommé directeur général d’Ecobank Transnational Incorporated (ETI).
Le groupe bancaire panafricain vient d’annoncer la nomination de l’ivoirien Thierry Tanoh, 49 ans, au poste de directeur général d’Ecobank Transnational Incorporated (ETI). Il succédera au nigérian Arnold Ekpé dont le mandat arrive à terme fin 2012. Thierry Tanoh, jusque-là , Vice-président Afrique subsaharienne, Amérique Latine et Europe de l’Ouest de Société financière internationale (groupe Banque mondiale) « prendra fonction à partir de juillet 2012 et travaillera avec Arnold Ekpe jusqu’à la fin de

Sécheresse au Sahel : la famine menace 1,7 million de Maliens

En raison d’une forte sécheresse, 1,7 million de personnes sont exposées à un risque de crise alimentaire au Mali. Les autorités de Bamako cherchent à acquérir rapidement 46 000 tonnes de céréales pour nourrir gratuitement les populations concernées.
Une forte sécheresse, une faible crue du fleuve Niger et des prix du riz élevés sur le marché international... Les autorités maliennes n'ont pas hésité à tirer la sonnette d'alarme alors que 1,7 millions de personnes sont menacées de crise alimentaire dans le pays. En réponse à ces difficultés prévisibles, le gouvernement malien souhaite acquérir 46 000 tonnes de céréales, afin de pouvoir nourrir gratuitement les populations exposées à la sécheresse.

Le Brésil devient la 6e puissance économique mondiale

Le Brésil est devenu en 2011 la sixième puissance économique mondiale, se classant désormais devant le Royaume-Uni, d'après le dernier bilan du Centre for Economics and Business Research (CEBR), un institut de recherche basé à Londres. Les Etats-Unis conservent la première place, suivis par la Chine (2e), le Japon (3e), l'Allemagne (4e) et la France (5e).
Cette montée en puissance du Brésil observée par le CEBR vient confirmer des projections du Fonds monétaire international (FMI) corroborées par la société d'analyse Economist Intelligence Unit (EIU) et le Business Monitor International (BMI). Le produit intérieur brut (PIB) du géant sud-américain atteindrait, selon leurs calculs, repris par le quotidien Folha de S. Paulo, 2 440 milliards de dollars, contre 2 410 milliards de dollars pour l'économie britannique.

Hausse du chômage: Xavier Bertrand veut simplifier «l'activité partielle»


«Quand les chiffres économiques ne sont pas bons, les chiffres de l'emploi ne peuvent pas l'être». Xavier Bertrand a réagi ce mardi matin aux mauvais chiffres du chômage, à son plus haut niveau depuis douze ans, en mettant en avant «la plus grave crise économique depuis 1929».
«Mais malgré tout, il ne faut pas subir cette crise, il faut réussir à limiter ses effets. Mobiliser, mobiliser et encore mobiliser les moyens mis en oeuvre comme les équipes de Pôle emploi, a martelé le ministre du Travail sur RTL. Le chômage n'est pas un problème franco-français, il n'y a que l'Allemagne qui s'en sorte vraiment car elle a fait des réformes depuis dix ans. Chez nous, ça ne fait que 5 ans.»

FMI / 40 milliards pour le Mali

Le représentant résident du Fonds monétaire international, Alain Féler et le ministre de l’Economie et des finances, Lassine Bouaré ont animé, hier, une conférence de presse, au ministère de l’Economie et des finances. C’était en présence des cadres du Fmi et dudit ministère. Lassiné Boiré a fait savoir que le Fmi a évalué les performances macroéconomiques du Mali dans le cadre de l’accord triennal en cours au titre de la facilité élargie de crédit (Fec).
C’est à ce titre que le Fmi a examiné le programme économique défini par le gouvernement, pour les 3 prochaines années, tout en tenant compte, à la fois des résultats de la Conférence sur ‘’ les grands défis et opportunités économiques du Mali ‘’ organisée à Bamako en mars dernier et des grandes orientations du prochain Cadre stratégique pour la croissance et la réduction de la pauvreté.

Le nouveau président de la Commission de l’Uemoa reçu à Koulouba : PAS DE RUPTURE SUR LES CHANTIERS DE L’INTEGRATION

Le tout nouveau président de la Commission de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa), Cheikhe Hadjibou Soumaré était en fin de semaine en visite dans notre pays. Il a été reçu en audience à Koulouba, samedi par le président de la République, Amadou Toumani Touré. Il était accompagné du commissaire pour le Mali, Seydou Cissouma.
A sa sortie d’audience, le nouveau patron de la Commission de l’Uemoa a expliqué qu’il était venu remercier le chef de l’Etat pour son engagement en faveur de l’intégration sous-régionale et son

vendredi 23 décembre 2011

Fitch menace de dégrader les États-Unis

L'agence de notation s'inquiète du niveau de la dette du pays mais elle ne prendra pas de décision avant 2013.

Après la sanction de Standard & Poor's cet été, l'agence de notation Fitch pourrait dégrader à son tour la note des États-Unis. Elle attribue actuellement la meilleure note possible au pays, avec une perspective négative, mais menace de réviser cette note si des efforts massifs ne sont pas conduits rapidement pour endiguer le déficit. «Le niveau élevé, en augmentation, de la dette fédérale n'est pas compatible avec le maintien de la note des États-Unis au niveau AAA», a prévenu Fitch. L'agence donne néanmoins un répit à Washington puisqu'elle ne prendra pas de décision sur la note américaine avant 2013. «La dette fédérale va augmenter en l'absence de réformes

jeudi 22 décembre 2011

Promotion des investissements : LE MALI, N°1 DE L’ESPACE UEMOA EN 2011

Selon l’API, le portefeuille des projets d’investissement est passé entre 2010 et 2011 de 34 à 71. Au cours de la rencontre organisée à l’intention des journalistes économiques par l’API et la BM, l’Agence pour la promotion des investissements a procédé à la présentation de son Rapport 2010. Les échanges ont également porté sur l’amélioration du climat des affaires au Mali et les reformes initiées par l’OHADA en matière de Droit des Affaires.


Le Coordinateur du Programme Services Conseil du Groupe de la Banque mondiale, Mahamoud Magassouba a saisi l’opportunité pour rappeler les objectifs de son programme à savoir : la promotion des investissements à travers l’assistance technique à API-Mali, l’appui au Gouvernement en vue de l’élaboration d’une loi sur les zones industrielles et l’appui à la facilitation de l’accès des investisseurs au foncier. Il s’agit aussi et surtout de faciliter les démarches des investisseurs potentiels grâce à une information claire et précise, de contribuer à l’amélioration du climat des affaires en renforçant la transparence administrative et en simplifiant les procédures. Présentant le rapport bilan 2010 de l’API, Mme Bagayogo Aminata Traoré expliquera que le rapport annuel de l’Agence est élaboré dans le but d’informer la population et les partenaires sur les efforts et les 1000 activités de promotion de l’API-Mali.

STRATEGIE NATIONALE L’année 2010, selon elle, a été marquée par la conceptualisation de la stratégie de promotion des investissements, la mise en place d’un système de gestion des requêtes d’information et l’optimisation de la capacité promotionnelle du site Web de l’API. Cette stratégie nationale de promotion des investissements est en cours de finalisation. Elle est particulièrement basée sur la promotion de l’agriculture, des services d’approvisionnement, les mines et le tourisme. Ces secteurs présentent aujourd’hui, des atouts et des potentialités importants. Six filières très compétitives ont été identifiées dans ces secteurs. Ce sont : les léagineux, les fruits et légumes, l’énergie, la production de chaux, les infrastructures d’affaires à Bamako, les infrastructures touristiques. Les réalisations concrètes en matière de promotion des investissements sont encourageantes ont expliqué les conférenciers. Le portefeuille de projets d’investissement est passé entre 2010 et 2011 de 34 projets à 71.
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Fatim Maïga

mercredi 21 décembre 2011

Dettes européennes: le FMI entre en jeu


Incapable de s'aider elle-même, l'Europe va faire appel au Fond monétaire international pour aider ses pays les plus en difficulté. Après une réunion téléphonique de leurs ministres des Finances, lundi, les dix-sept pays de la zone euro vont renflouer le FMI afin que celui-ci puisse mieux venir en aide au vieux continent. L'institution mondiale dirigée par Christine Lagarde est-elle la réponse aux malheurs de l'Europe ? Les clefs pour comprendre.

La zone euro ne peut-elle pas s'aider elle-même ?

Le Fonds européen de stabilité financière (FESF) a été mis sur pied pour accorder des prêts aux pays en difficulté, et garantir une partie de la dette souveraine achetée par les investisseurs. Mais les Européens ont reconnu que sa force de frappe n'atteindrait sans doute pas les objectifs annoncés.

De plus, le sort du FESF est étroitement lié à celui pays qui garantissent ses fonds. L'agence de notation Fitch a rappelé ce mardi que la note du Fonds était étroitement liée à celle de France, elle-même menacée de dégradation imminente. Il est donc désormais clair que le FESF n'aura pas les reins assez solides pour secourir, seul, les Etats en difficulté.

Quant à la Banque centrale européenne, seule institution capable d'endiguer la crise, elle refuse d'intervenir autrement qu'à doses réduites, pour ne pas transgresser des statuts qui lui imposent d'abord de veiller à la stabilité de la monnaie et à l'inflation.

Prêter au FMI pour qu'il nous prête en retour : quelle logique ?

On peut s'étonner de cet aller-retour de fonds entre l'Europe et le FMI. «Ce plan n'a aucune justification, fulmine Henri Sterdyniak, directeur de recherche à l'OFCE. Sinon que le traité européen stipule que les pays n'ont pas le droit de se renflouer les uns les autres [article 125 du traité, ndlr]. Donc la France, au lieu de prêter directement à la Grèce ou à l'Espagne, prête au FMI qui prêtera lui-même à ces pays. Et on fait semblant que l'une et l'autre opération n'ont aucun rapport entre elles».

Reste qu'en l'état actuel des traités, et vu l'impuissance des mécanismes "100% européens", le FMI représente un recours suffisamment rapide et crédible pour faire face aux difficultés les plus immédiates. «Le but, en soi, n'est pas de re-prêter immédiatement cet argent aux pays en difficultés, explique l'économiste Philippe Dessertine. Il s'agit d'abord faire baisser les taux d'intérêts auxquels ces pays empruntent, en disant aux marchés: en cas de problème, le FMI se tient prêt à intervenir».

Qui va participer ?

Les 17 pays de la zone euro se sont mis d'accord pour apporter 150 milliards d'euros. La France contribuera au chèque à hauteur de 31,4 milliards d'euros, l'Allemagne assurant la contribution la plus élevée avec 41,5 milliards. Trois pays membres de l'UE, mais pas de la zone euro, particperont aussi à l'opération: la Suède, le Danemark et la Pologne. Les Européens espèrent ainsi attendre les 200 milliards d'euros.

Reste à savoir si les pays émergents —Chine, Russie, Inde, Brésil...— se laisseront convaincre de mettre au pot, eux aussi. Chose qu'ils avaient refusé de faire dans le cadre du FESF. «Je ne m'attends pas à une grosse participation de leur part, poursuit Philippe Dessertine. Ils sont eux aussi aux prises avec un ralentissement économique, sans compter des problèmes géopolitiques, comme en Russie. Ils vont donc être très prudents dans leur approche de cette opération, dont le succès est loin d'être certain».

Que va régler ce plan ?

Le plan Europe-FMI ne mettra pas un terme à la crise. Il s'agit plutôt de répondre en catastrophe à la pression sans cesse montante sur les dettes souveraines, et face à laquelle les outils européens se sont révélés impuissants.

Les 200 milliards qu'espère lever l'Europe, et qui seront mobilisables à tout instant par le FMI, peuvent avoir un effet "apaisant" sur les investisseurs à deux ou trois mois d'horizon. Si un pays n'arrive plus à se financer sur les marchés, il pourra se tourner vers le FMI, qui leur prêtera à des taux plus bas.

Au-delà se poseront de nouveau les problèmes de fond auxquels n'ont pas su —voulu ?— répondre les derniers sommets européens: solidarité budgétaire, intégration économique et politique.

Grève en Belgique, quelques Eurostar et les Thalys à l'arrêt

Les trains à grande vitesse Thalys, entre la Belgique et la France, et Eurostar, entre la Belgique et le Royaume-Uni, ne circuleront pas jeudi en raison d'une grève dans les services publics belges contre la réforme des retraites. Le trafic des Thalys et des Eurostar passant par la Belgique sera suspendu entre mercredi 20h et jeudi minuit. Sont donc également concernés les Thalys reliant Paris à Amsterdam et Cologne (Allemagne), mais pas les Eurostar Paris-Londres.

Cet arrêt, à la veille du début du week-end de Noël, est lié au "mouvement de grève de la compagnie nationale des chemins de fer belge", la SNCB, qui s'inscrit dans une grève de l'ensemble des services publics belges, selon un communiqué de Thalys. Mercredi soir, au départ de Paris, les Thalys en direction de Bruxelles-Midi de 20H55 et 22H01 seront supprimés, de même que celui de 19H43 à destination de Liège. Aucun Thalys ne circulera jeudi sur le territoire belge et la reprise du trafic ne se fera que vendredi "avec risque de perturbations", indique Thalys, qui conseille de consulter le site thalys.com pour plus d'informations.

Grève aussi dans les aéroports

Les transports aériens devraient être également fortement perturbés après l'appel lancé lundi par le front commun syndical belge à une grève générale jeudi dans l'ensemble des services publics, dont les transports en commun, les administrations et les écoles. Le parlement doit se prononcer ce jour-là sur une importante réforme du système des retraites préparée par la coalition droite-centre-gauche dirigée par le socialiste francophone Elio Di Rupo, entrée en fonctions le 6 décembre après 541 jours de crise politique.

Selon le projet de loi, l'âge légal du départ à la retraite, fixé à 65 ans, ne sera pas modifié, mais le "départ en retraite anticipé" sera retardé de deux ans, à 62 ans, tandis que l'accès à la "préretraite" sera plus compliqué. Les perturbations ont débuté dès mardi dans la province du Hainaut, dans l'ouest du pays, où les cheminots ont débrayé "spontanément" dans la matinée dans plusieurs villes comme Mons, Tournai et Charleroi, dans la région frontalière avec la France, selon le gestionnaire du réseau belge Infrabel.
source: http://lci.tf1.f

mardi 20 décembre 2011

Pourquoi ne pas le démentir? : Soumaïla Cissé n’a financé aucun projet fictif au Sénégal


Dans la journée du vendredi 17 décembre, la cellule de communication du candidat Soumaïla Cissé a rencontré une vingtaine de Directeurs de publication dans les locaux de la prestigieuse agence de communication DFA Communication, sise à ACI 2000.


Sans commentaire, les défenseurs de l’image du porte-étendard de l’URD ont remis aux journalistes des coupures de journaux sénégalais, lesquelles ont été reprises par un confrère malien accusant l’UEMOA de financer des forages fictifs dans le pays de la Teranga et écorchant au passage notre compatriote, dont le bilan a pourtant été salué par les huit Etats de la Communauté. Ils ont également transmis aux hôtes du jour, le droit de réponse du directeur de l’Environnement et de l’Eau de la Commission de l’UEMOA. Aux journalistes, ont-ils dit, de se faire leur religion sur l’affaire.

Voici ce que nous avons pu tirer de la quintessence des documents mis à notre disposition. De quoi s’agit-il? Dans sa parution du 29 novembre 2011, «Le Quotidien» sénégalais titrait «Financement de projets fictifs au Sénégal: la France empoigne l’UEMOA pour 5 milliards». Dans cet article, signé de notre confrère Ibrahima N’Diaye, l’UEMOA est mise en cause pour son programme d’hydraulique villageoise, notamment au Sénégal. En effet, on peut lire: «Le président sortant de la Commission de l’UEMOA va laisser à son successeur un gros passif, né d’un financement fictif de forages au Sénégal, avec l’argent de l’Agence française de développement (AFD). Incapable de justifier ce montant, Soumaïla Cissé va laisser à Hadjibou Soumaré le soin d’éponger l’ardoise, sous peine de perdre l’appui de l’AFD… S’il veut de l’argent, Cheikh Hadjibou Soumaré va devoir rapidement trouver des justificatifs à des travaux hydrauliques prétendument financés au Sénégal, ou alors rembourser au plus vite l’Agence française de développement (AFD) d’au moins 5 milliards de FCFA …».

Pour ceux qui ne le savent pas, Hadjibou Soumaré est un ancien Premier ministre sénégalais actuellement Président de la Commission de l’UEMOA. Il a remplacé, après moult tractations, son compatriote El Hadj Abdou Sakho. Celui-ci a contesté son éviction après deux mandats et a saisi la Cour de l’UEMOA. Il multiplie les entretiens dans les journaux et s’attaque sans gants au Président Wade en ces termes: «Avec Wade, on nomme, on dégomme, on renomme». Parlant de Soumaïla Cissé, il déclare: «Il est vrai qu’en huit ans de Commissariat, je n’ai pas toujours eu les meilleurs rapports avec Soumaïla Cissé et me disais simplement que cela pouvait rester dans le cadre de la courtoisie administrative. Malheureusement, cela ne s’est pas passé ainsi. Je n’avais pas tellement conscience que j’avais affaire à des gens qui utilisaient des armes que moi je désapprouvais… Je continue à penser qu’un jour ou l’autre, Soumaïla Cissé va se mettre devant moi pour me dire ce qu’il me reproche». Comme vous le constatez, l’ancien Commissaire sénégalais, El Hadj Abdou Sakho, congédié par son pays, pense que Soumaïla y est pour quelque chose.

Voilà le contexte dans lequel «Le Quotidien» sénégalais a pondu son article, contesté de long en large par les techniciens de l’UEMOA, notamment le Directeur de l’Environnement et de l’Eau, Malick Diallo. En effet, dans ses explications, il a surtout évoqué la première phase du programme hydraulique villageoise, pour permettre à ses lecteurs de bien cerner la question. C’est ainsi qu’on note que cette première phase a porté sur les réalisations suivantes: 300 forages au Burkina Faso, 300 forages au Bénin, 300 forages en Côte d’Ivoire, 300 forages au Sénégal, en Guinée Bissau et au Togo, 350 forages au Mali et 350 forages au Niger. Un total de 2500 forages sur les 3000 prévus au financement disponible a été réalisé pour cette première phase, soit un reliquat de 500 forages à exécuter pour la boucler.

Malick Diallo fournit dans son droit de réponse une précision de taille: «…Sur ce projet de 150 forages supplémentaires au Sénégal, il y a eu des divergences de vue avec l’AFD, pas sur le fait que les forages n’existent pas, mais sur la réalisation de ce programme du Sénégal qui sortait des 300 forages prévus sur la première phase financés sur l’aide budgétaire française». Dans le dernier paragraphe, il écrit ceci: «Vous constaterez avec moi qu’il n’y a aucun programme fictif de financement de forages par l’UEMOA au Sénégal. Je voudrais également attirer votre attention sur le fait que les forages financés par l’UEMOA au Sénégal sont identifiés par des panneaux de signalisation avec le logo de l’UEMOA, tel que montré dans les photos jointes à cette lettre ».

Chahana Takiou

vendredi 16 décembre 2011

Coopération Mali-BOAD : LES BONS COMPTES


Le président de la Banque ouest-africaine de développement (BOAD), Christian Adovelande, était en visite de travail dans notre pays la semaine dernière. Au cours de son séjour, il a eu des contacts de haut niveau. Vendredi, il a été reçu en audience par le président de la République, Amadou Toumani Touré. L’audience s’est déroulée dans le salon Mali du palais de Koulouba en présence du ministre de l’Economie et des Finances, Lassine Bouaré.
La visite du patron de l’institution financière sous-régionale se situait dans le cadre des contacts périodiques que les responsables de la Banque entretiennent avec les autorités des pays membres de l’UEMOA. Les entretiens à Koulouba ont porté sur la situation financière de la banque et sa coopération avec notre pays. À sa sortie d’audience, Christian Adovelande a souligné que cette coopération se porte très bien.
Le volume cumulé des investissements réalisés dans notre pays s’élève à 254 milliards de Fcfa pour 67 projets. À la date d’aujourd’hui, la ligne de crédit en cours pour l’exercice 2011, concerne 4 projets pour un montant total de 38 milliards de Fcfa. Ces projets doivent passer devant le prochain conseil d’administration de la Banque qui se tiendra le 14 janvier prochain à Niamey. Christian Adovelande a aussi informé le chef de l’Etat de la situation générale de la Banque qui se porte bien, malgré la crise financière mondiale actuelle.
La BOAD est train de prendre des dispositions pour limiter les effets de cette crise sur l’économie de notre sous-région. A ce propos, il a expliqué qu’une bonne partie des ressources concessionnelles de l’institution financière provient des pays industrialisés du Nord. Or ce sont ces pays qui se débattent en ce moment dans la crise. Il est donc fort probable qu’une contraction soit constatée au niveau de ces ressources. Mais la BOAD a pris les devants en engageant la réflexion pour trouver des alternatives de financement et prévenir les difficultés en perspective.

Le Mali demande un nouveau prêt au FMI


Le Fonds monétaire international a indiqué mardi que le Mali lui avait demandé un nouveau prêt, après l'expiration d'un autre accordé en 2008.

"Les autorités maliennes ont demandé un nouvel accord auquel de conseil d'administration a exprimé son soutien", a indiqué à l'AFP un porte-parole de l'institution dans un communiqué.
Ce porte-parole a ajouté que le prêt serait examiné "dans les jours à venir", sans préciser son montant ni la durée sur laquelle il serait versé.
Le conseil d'administration du FMI a donné lundi son feu vert à un versement final de 9,3 millions de dollars, portant à 82,1 millions de dollars le total des montants déboursés dans le cadre d'un prêt accordé en mai 2008.
Il avait souligné que les perspectives économiques pour le Mali étaient "positives, quoique soumises à des risques". Sa dernière prévision économique, datant de septembre, est de 5,5% de croissance en 2012, après 5,3% en 2011.
Source : Jeune Afrique

Vers une nouvelle dévaluation du franc CFA le 1er janvier 2012 ?

L’information fait le tour de la planète. A en croire les confrères d’Abidjan.net les pays membres de la zone CFA n’ont pas fini de souffrir. Cette fois, c’est le noir qu’ils vont commencer à broyer. Si rien ne vient entre temps changer la donne, dès le 1er janvier 2012, le FCFA sera dévalué à nouveau. La parité fixe qui jusque-là était de 1 euro=655,59 FCFA, passera à 1 euro=1000FCFA.

Nos confrères d’Abidjan.net cite un diplomate europée qui indique que « c’est pour apporter cette information aux chefs d’Etat de l’Uemoa qu’Alassane Dramne Ouattara a fait le tour de la sous-région la semaine dernière. Il a été mandaté, selon le diplomate, par le président français Nicolas Sarkozy ».

«En Afrique centrale, c’est à Denis Sassou Nguesso que la mission a été confiée d’informer ses homologues de la CEMAC mais aussi des Comores», ajoute notre source. Le diplomate assure que Sarkozy, compte tenu des problèmes que le Président sénégalais rencontre actuellement et surtout à cause de sa grande susceptibilité, a tenu à parler personnellement à Abdoulaye Wade lequel devrait informer son petit voisin Bissau-guinéen.



Pourquoi une nouvelle devalution du franc CFA ?

Pour ces analystes « cette mesure de dévaluation du FCFA est venue de la grave crise que traverse en ce moment l’Europe de l’euro et que seule, l’Allemagne supporte à travers ses caisses. C’est donc la Chancelière allemande, Angela Merkel, qui, selon nos sources, a demandé à son homologue français, Nicolas Sarkozy, de mettre de l’ordre dans les ex-colonies françaises avant qu’il ne soit tard. »

De l’avis de certains economistes africains « si l’on regarde bien le schéma, il ne s’agit pas, à travers cette mise en garde de Mme Merkel, de sauver les économies des pays de la zone FCFA. Il s’agit bien d’aider la France à éviter de sombrer, ce qui pourrait plomber la zone euro, l’Allemagne ne pouvant plus à elle seule financer les déficits de cette zone ».

Les enjeux pour la France ?

Au travers de la guerre militaire qu’elle a menée ouvertement en Côte d’Ivoire pour renverser Laurent Gbagbo, note les confrères , la France a réussi à mettre sous l’éteignoir, tous les nationalistes et autres souverainistes dont le fondement de la politique est de redonner à l’Afrique, toute sa dignité. Laquelle devrait lui permettre de diversifier ses relations commerciales et politiques avec le reste du monde et non plus seulement avec l’ancienne puissance coloniale. Le cas de la Côte d’Ivoire est édifiant à cet égard. Aujourd’hui, tout semble dire que les accords de 1961, lendemain des indépendances, ont été réveillés. Les sociétés françaises ont récupéré tous les marchés. Bouygues est présent partout et il ne serait pas surprenant que, pour acheter désormais sur le marché mondial, l’Etat de Côte d’Ivoire passe forcément par l’Etat français. En d’autres termes, c’est en France que nous allons désormais acheter tout. Et comme tout cela se fait en devise (euro), nous allons dépenser beaucoup de CFA pour obtenir peu de produits. Ce qui arrangerait vraiment la France si l’on tient compte de l’ensemble des pays de la zone CFA qui vont acheter sur le marché français ou qui vont être obligés de faire transiter leurs marchandises par les ports et aéroports français indique t-on.

De l’avis d’un expert, les pays africains vont contribuer, avec cette mesure, pour 40% de leurs avoirs, au colmatage du déficit français.
Comme en janvier 1994, lors de la première dévaluation, les pays africains qui font la manche recevront encore beaucoup d’argent des pays européens. Puisqu’il leur suffit de dégager 1 million d’euro pour que cela se transforme en 1milliard de FCFA. La dévaluation ne peut nous servir que si nous exportons beaucoup. Tout le monde le sait. Tous les pays de l’espace francophone importent presque tout : produits manufacturés, riz, bois, poisson etc. A partir du mois de janvier 2012, c’est maintenant 1000 fcfa pour un euro. Et on n’y pourra rien. Malheur aux pauvres populations africaines regrette nos confrères d’Abidjan.net

Nigerexpress.info

L'Afrique profite-t-elle des fonds d'investissement?

Au-delà de la nécessaire rentabilité, les fonds d'investissements mobilisent des investissements additionnels et participent au développement des économies locales. À ces impacts quantitatifs tangibles, s'ajoutent des effets qualitatifs dont les mesures encore peu affinées représentent un enjeu pour faire du capital-investissement un outil contribuant au développement de l'Afrique.

Les critiques sur le capital-investissement ou sur les fonds d'investissement sont récurrentes : ce mode de financement ne serait orienté que vers la recherche de profit à court terme des investisseurs aux dépens des entrepreneurs. Les fonds d'investissement seraient ainsi une source d'instabilité pour les entreprises et une source d'évasion fiscale, les fonds étant adeptes des centres offshore.

Ce n'est pourtant pas un hasard si le capital-investissement et l'investissement dans des fonds font partie intégrante de la palette des outils des institutions financières de développement. Elles y voient un moyen de multiplier la portée de leurs financements en soutenant indirectement un grand nombre d'entreprises et un moyen d'influer sur la gouvernance et la stratégie des entreprises. Au-delà d'un simple instrument de financement, les fonds peuvent contribuer au développement d'un tissu économique local pérenne et accompagner la transition vers des modèles inclusifs et durables.

Au regard du portefeuille de fonds de Proparco en Afrique subsaharienne, il est possible de quantifier ces impacts et de donner des pistes pour les maximiser.
La condition nécessaire de la rentabilité

La rentabilité est une des conditions sine qua non du développement du capital-investissement en Afrique. Son faible niveau supposé a longtemps freiné cette activité, qui émerge depuis quelques années. Le débat n'est plus là. Longtemps porté par les institutions financières de développement, le capital-investissement africain n'a plus à rougir de la comparaison.
Les auteurs

Jeanne Hénin

Jeanne Hénin a rejoint Proparco en 2010 au sein de l'unité Environnement, social et impact. Elle travaille sur l'évaluation et la mesure des impacts sur le développement des projets. Diplômée de l'EDHEC, elle a auparavant travaillé deux années à la mise en oeuvre de projets d'insertion professionnelle au Cambodge puis cinq ans au cabinet Ernst & Young. Au sein du département du développement durable, elle a notamment développé l'évaluation et l'accompagnement des performances sociales et sociétales d'entreprises implantées dans les pays en développement.

Aglaé Touchard

Après cinq ans d'expérience en banques d'affaires (Rothschild & Cie) et en conseil en stratégie (LEK Consulting), Aglaé Touchard a rejoint le groupe AFD en 2006. D'abord intégrée à la division des risques, elle réalise depuis trois ans des investissements en capital au sein de la division Fonds propres et participations de PROPARCO, notamment dans le secteur des énergies renouvelables. Diplômée de l'Institut d'études politiques de Paris, de l'École supérieure de commerce de Paris et de l'université Paris IX-Dauphine, elle enseigne à Sciences Po depuis 2006.

Les mesures de rendement des fonds demeurent particulièrement difficiles à obtenir sur l'Afrique subsaharienne, les analystes calculant ces indicateurs sur les zones développées ne couvrant malheureusement pas encore ce territoire. Que nous montre l'examen du portefeuille de trois institutions financières de développement historiquement présentes en Afrique subsaharienne, la CDC britannique, le FMO néerlandais et Proparco ? Que les taux de rendement internes globaux (TRI réalisés et latents), calculés sur les fonds en Afrique subsaharienne sont de bons niveaux : entre 14 et 23 %1. Une rentabilité en moyenne meilleure que celles constatées en France : le TRI net à fin 2010 calculé par l'Association française des investisseurs en capital2 est de 9,1 % (AFIC/Ernst & Young, 2011). Depuis 2004, les TRI reportés par l'AFIC en France varient entre 8,3 et 14,7 %.

Le multiple moyen3, autre indicateur de rentabilité, tiré du portefeuille de Proparco en Afrique subsaharienne, affiche 1,8x sur les fonds en phase de gestion ou de désinvestissement. Un multiple plus élevé que celui calculé sur les autres zones d'intervention de Proparco (Asie - 1,5x et MENA - 1,2x). Si la création de valeur à terme est plus importante en Afrique subsaharienne, la durée de détention des participations est plus longue qu'ailleurs, en raison notamment de la moindre liquidité des marchés africains comparées par exemple à la zone asiatique (Figure 1).

Cette rentabilité avérée attire progressivement un nombre croissant d'investisseurs privés et locaux. La Development Bank of Southern Africa (DBSA) a ainsi observé que la part des institutions financières de développement dans les fonds qu'elle finance est passée de 54 % entre 1995 et 2000 à 36 % entre 2005 et 2009 (Mamba, 2010).
Parallèlement, la DBSA constate l'augmentation de la part des investisseurs locaux dans les fonds dans lesquels elle a investi, celle-ci passant de 30 % entre 1995 à 2000 à 52 % entre 2005 et 2009. Cette évolution est un bon signe. L'Afrique y gagne une meilleure image, une meilleure attractivité et donc davantage de capitaux pour ses entreprises.
L'impact économique et financier

Un des rôles clefs des fonds d'investissement réside dans leur capacité à entraîner dans leur sillage une grande variété d'investisseurs cherchant à diversifier leur risque. Les institutions financières de développement ou les sponsors peuvent ainsi jouer un rôle catalytique en mobilisant des sources de capital additionnelles, notamment auprès d'investisseurs étrangers. À titre d'exemple, la CDC a mesuré que pour une livre sterling investie dans un fonds, une livre sterling est investie par d'autres institutions financières de développement et 2,70 livres sterling de capital par des investisseurs privés, soit au total 4,70 livres sterling (CDC, 2010).

Malgré le développement constant des marchés financiers locaux, l'accès au financement reste un enjeu important pour les entreprises, notamment aux capitaux propres qui sont un élément clef pour assurer leur croissance.
L'impact "quantitatif" sur le développement local

Par ailleurs, le capital-investissement contribue également au développement des économies locales. Pour en mesurer les effets, Proparco a enrichi le suivi des fonds d'un reporting systématique des résultats des entreprises de leur portefeuille. Comment ? Par des indicateurs quantitatifs portant sur des thématiques extra-financières. Il en ressort que les 229 entreprises financées par les fonds en portefeuille de Proparco ont contribué à créer ou maintenir plus de 50 000 emplois. Des emplois formels qui mobilisent une main-d'oeuvre qualifiée et non qualifiée. Ces mêmes entreprises ont connu une croissance annuelle moyenne du nombre d'employés de 11 %.

En termes d'activité, la croissance moyenne annuelle du chiffre d'affaires atteint 16,5 %, celle de l'EBIT4 12 %. Les entreprises enregistrent des évolutions contrastées, selon leur stade de développement, le pays, leur taille et le secteur sur lequel elles interviennent. Un développement plus important du chiffre d'affaires est ainsi constaté sur les pays d'Afrique de l'Est.

Cette double augmentation de la masse salariale et de l'activité apporte aussi une plus forte contribution aux recettes de l'État. Les 87 entreprises de l'échantillon ayant renseigné cette information ont versé aux États dans lesquels elles sont implantées plus de 230 millions d'euros pour le dernier exercice.

La comparaison avec d'autres zones géographiques, telle que la France, met en avant un impact plus important du capital-investissement en Afrique subsaharienne qu'en Europe, où les entreprises ont davantage souffert de la crise5. D'autre part, la valeur ajoutée d'une équipe de gestion en Afrique subsaharienne intervient à la fois au niveau de la croissance des revenus et de l'amélioration de la profitabilité de la société. Dans les marchés plus mûrs, comme la France, elle est davantage orientée vers le levier financier ou la négociation sur le prix d'achat/sortie.
Une valeur ajoutée "qualitative" des équipes de gestion

Au-delà de ces bénéfices "quantitatifs" sur le développement économique local, le capital-investissement offre un véritable levier de transformation de l'entreprise. Les équipes de gestion peuvent, en tant qu'actionnaires, insuffler des bonnes pratiques de gestion, des règles de bonne gouvernance, une organisation plus adaptée, un reporting plus transparent ou une meilleure efficacité des ressources humaines. Cette valeur ajoutée est particulièrement marquée en Afrique subsaharienne, où les entreprises sont encore très souvent dans l'informel ou reposent souvent sur des structures familiales. Certaines équipes de gestion mettent en place un reporting spécifique dédié à l'amélioration de la gouvernance : augmentation des entreprises auditées par un commissaire aux comptes, existence de comités de suivi de l'activité, d'indicateurs de performance, de suivi des budgets... Cet impact est d'autant plus important lorsque l'investisseur est en position majoritaire, ou lorsqu'il intervient auprès d'une start-up, encore peu structurée. L'investisseur peut alors favoriser le développement de l'entreprise en proposant, par exemple, des managers clefs grâce à son réseau.
Grâce à la présence des institutions financières de développement de plus en plus d'investissement sont également des vecteurs d'amélioration des pratiques environnementales et sociales (E&S). Les équipes de gestion évaluent avant d'investir la performance et les pratiques en termes de management environemental et social et proposent des plans d'actions afin que l'entreprise se mette progressivement en conformité au regard des standards nationaux ou internationaux. Les améliorations sont autant de leviers de performance agissant sur d'autres domaines : obtenir une certification peut, par exemple, ouvrir de nouveaux marchés ; réduire des consommations énergétiques peut induire une réduction des charges.
Comment maximiser les impacts du capital-investissement ?

La condition pour que le capital-investissement contribue davantage au développement du continent africain réside aussi dans la constitution et la consolidation d'équipes de gestion de "qualité". C'est-à-dire à même de structurer et accompagner les entreprises, mais aussi qui intègrent le critère de développement comme objectif du fonds.

Une "bonne" équipe de gestion doit disposer de compétences "opérationnelles". La création de valeur en Afrique subsaharienne se réalise essentiellement par le levier de la croissance, contrairement aux marchés européens où elle s'appuie beaucoup sur le levier de l'endettement et la rationalisation des coûts. Dès lors, les capacités opérationnelles du gestionnaire de fonds revêtent une importance particulière par rapport à des compétences bancaires de syndication davantage recherchées sur des marchés plus matures. La présence locale des gestionnaires de fonds, en Afrique subsaharienne plus qu'ailleurs, constitue un élément clef de succès, tant les réseaux informels sont importants. Enfin, la capacité à nouer des partenariats, avec les investisseurs, les entrepreneurs et les autres parties prenantes revêt son importance.

Une équipe de "qualité", c'est aussi une équipe capable d'accompagner l'amélioration de la performance E&S et de la gouvernance de l'entreprise. Certains fonds mettent ainsi à disposition des entreprises, des enveloppes d'assistance technique (AT) pour renforcer certains aspects de leur gestion ou de leur organisation. Parmi les entreprises du portefeuille de Proparco interrogées, 43 % déclare être évaluée avant investissement, sur leur conformité aux standards environnementaux et sociaux internationaux. Toutes déclarent recevoir un appui pour l'amélioration de leur performance E&S.

Piloté au même titre qu'un indicateur financier, la contribution au développement local doit être au coeur des objectifs visés. Il convient de définir des objectifs précis, de développer les outils de mesures, et d'évaluer de façon transparente par un standard de reporting ou un évaluateur externe l'atteinte de ces objectifs. La gouvernance doit également être structurée pour servir ces objectifs.

Les exemples se multiplient. Ainsi l'Africa health fund, qui vise à développer une offre de santé abordable et de qualité en faveur des populations à faibles revenus en Afrique subsaharienne, a lié la rémunération des managers du fonds à l'atteinte de cet objectif. Cette gouvernance a été appuyée par une évaluation externe des cibles de populations touchées par les entreprises.

La mesure de la contribution au développement local est devenue un des enjeux clefs pour materialiser et augmenter les effets du capital-investissement en Afrique subsaharienne. Mais le reporting d'indicateurs montre ses limites. Il ne permet pas à lui seul de prendre en compte l'ampleur de tout un ensemble de données qualitatives, telles que le type d'entreprise, leur niveau de maturation (start-up, développement...), la qualité de l'emploi, l'intégration des populations exclues des opportunités économiques, ou encore les secteurs touchés (par exemple les secteurs sociaux).

Par ailleurs, il n'existe pas encore d'outils standardisés pour mesurer ces résultats, qui puissent être reportés de façon homogène par les équipes de gestion. Ainsi l'un des premiers chantiers mené par le Global Impact Investing Network6, à travers l'initiative Impact Reporting And Investment Standards, consiste à définir un standard de mesure de l'impact social d'un investissement pour les investisseurs.

Loin des idées reçues, les fonds d'investissement peuvent être des vecteurs importants de développement dans des pays à bas revenus. L'impact sur le développement n'est en rien antinomique de la rentabilité financière. Au contraire, la rentabilité permet d'en assurer la pérennité et donc d'en maximiser la portée mais également d'autoriser l'arrivée de nouveaux investisseurs. Les institutions de développement ont, plus que jamais, un rôle à jouer : promouvoir des démarches environnementales et sociales et favoriser une croissance durable et inclusive. Elles se doivent également de tenir la fonction de déclencheur pour couvrir les secteurs et pays délaissés par les investisseurs, parfois par méconnaissance d'une zone, perçue encore trop souvent comme risquée.
Source: Jeanne Hénin et Aglaé Touchard - publié le 21/11/2011 à 16:26

Mali : Examen du budget d’Etat 2012 à l’Assemblée nationale : DANS UN CONTEXTE FRAGILE


La loi des finances a été élaborée dans un environnement international marqué par la crise de la dette dans les pays développés, alors qu’au plan national, le niveau de la croissance restera tributaire des résultats de la campagne agricole. C’est un moment très important dans le travail parlementaire : l’examen du budget d’Etat. Les députés ont entamé hier l’examen du projet de loi portant loi de finances pour l’exercice 2012.
Le vote sur le texte devait intervenir en début de soirée. Selon le projet initialement soumis aux députés, les recettes prévues par la loi des finances pour 2012 se chiffrent à 1 339,075 milliards contre 1 275,775 milliards dans le budget rectifié 2011, soit une augmentation de 63,300 milliards ou un taux de progression de 4,96%. Toutefois les députés ont adopté un amendement qui corrige une erreur de certains partenaires. Il s’agit de l’inscription par erreur, par ces partenaires (Danemark et Suède), qui en voulant notifier 2 435 010 000 Fcfa, au titre du financement du Programme d’appui au secteur eau et assainissement avaient indiqué 2 435 010 Fcfa au titre de ce programme.
Avec cet amendement, le budget d’Etat 2012 est arrêté en ressources à 1 341 508 174 000 au lieu de 1 339 075 599Fcfa et en dépenses à 1 483 495 407 000 Fcfa au lieu de 1 481 062 232 000 Fcfa. Etant entendu que le déficit reste inchangé. Ce budget s’inscrit dans le cadre de la poursuite des efforts déployés par le gouvernement pour la maîtrise de la gestion des finances publiques. Il tient compte de la conjoncture internationale, sous régionale et nationale ainsi que des grandes orientations de la politique du développement économique, social et culturel axées sur la réduction de la pauvreté et la croissance économique. Dans l’environnement international, les prévisions tablent sur un taux de croissance du PIB réel mondial de 4,3 %. On attend un taux de 2,8% en 2011 et 3% en 2012 aux Etats-Unis, 1,75 % en 2011 et 2% en 2012 dans la zone Euro. En Afrique subsaharienne, on mise sur 5,5% en 2011 et 6% en 2012. Dans le même temps l’inflation sera de 8,1 % en 2011 et de 6,7 % en 2012.
Au sein de l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA), l’activité économique a connu un taux de croissance de 4,5 % en 2010 du fait essentiellement de la production agricole, de l’exploitation minière et de la bonne tenue des BTP. Le taux d’inflation a été de 1,4 % en 2010. En 2011, le taux de croissance pourrait se situer autour de 1%, conséquence de la crise ivoirienne. L’inflation pourrait dépasser 3% en 2011. En matière de convergence, les résultats restent mitigés en 2010. Au total, trois pays, (Benin, Mali Niger) ont respecté les quatre critères de premier rang. Les perspectives pour 2012 sont prometteuses. Selon les projections du FMI, la croissance réelle du PIB pourrait s’établir à 6,2 % en 2012. Au plan national, cette croissance qui était de 5,8 % en 2010 pourrait se situer à 5,3 % en 2011.
Le budget 2012 est élaboré dans un contexte de reprise économique au plan international qui reste fragile en raison du risque de crise de la dette souveraine dans les pays développés. Au plan national, le niveau de la croissance restera tributaire des résultats de la campagne agricole. D’où une politique budgétaire prudente qui tient compte de la lettre de cadrage du 3 mai 2011 du président de la République et de la Déclaration de politique générale du premier ministre du 24 juin 2011, portant notamment sur la poursuite de la mise en œuvre de l’exécution et le prolongement des chantiers déjà ouverts. Ce budget 2012 est bâti autour de certains objectifs comme la réalisation d’un taux de croissance réel du PIB de 5,5 % en progression de 0,2 % par rapport à 2011. Il vise également le respect des critères de convergence convenus dans le cadre de l’UEMOA. Il est prévu d’augmenter les ressources internes, de maîtriser les dépenses et d’améliorer l’allocation des ressources. Nous reviendrons sur la suite de l’examen du budget 2012 dans notre prochaine livraison.
Allaye Lam

La France file vers la récession

Le PIB tricolore va reculer au quatrième trimestre 2011 et au premier trimestre 2012, selon l'Insee. Le taux de chômage va continuer à augmenter pour atteindre 10% au printemps.


François Baroin et Valérie Pécresse, les deux ministres de Bercy, risquent bien de devoir affronter la récession...
REUTERS/Charles Platiau
La France s'apprête à entrer en récession, selon l'Insee qui a
publié jeudi ses prévisions de croissance pour le premier semestre 2012. Selon ses prévisions, le produit intérieur brut (PIB) devrait reculer de près de 0,2% au quatrième trimestre 2011 et de 0,1% sur le premier trimestre 2012. Un redémarrage symbolique est attendu au le printemps par les experts de l'Insee à condition cependant que l'environnement international s'éclaircisse.

En attendant, tous les moteurs de la croissance française vont progressivement caler. La contamination de la crise financière au système bancaire a conduit les établissements de crédit à rationner leurs prêts. Ce credit crunch pourrait même s'intensifier au cours des prochains mois pénalisant l'investissement des entreprises. De fait, l'Insee s'attend à une baisse de l'effort d'équipement des sociétés françaises au moins jusqu'au printemps prochain. Si la récession s'avère moins sévère que celle de 2008, elle frappe une industrie qui n'avait pas retrouvé son niveau d'activité d'avant la crise.

L'activité industrielle devrait ainsi se replier de 1,1% au quatrième trimestre 2011 et de nouveau de 0,7% sur les trois premiers mois de l'année. Les séquelles de ce nouveau trou d'air risquent d'être importantes, notamment en termes d'emploi. L'Insee table ainsi sur quelques 64 000 destructions sur les six premiers mois de l'année ce qui devrait porter le taux de chômage à 10% au printemps prochain, soit son plus haut niveau depuis le tout début des années 2000.

Difficile d'imaginer, dans ce contexte, un rebond de la consommation. Le moteur de la demande des ménages devrait être quasiment stagnant même si les Français commencent à puiser dans leur bas de laine. Avec la hausse attendue des prélèvements obligatoires et le ralentissement des prestations sociales, le pouvoir d'achat des Français devrait reculer. Par foyer, la baisse pourrait atteindre 0,4% au premier semestre !

Avec une consommation en berne (et donc des recettes de TVA décevantes), et un chômage croissant (donc des dépenses sociales en hausse), la réduction des déficits publics promise par Bercy relève du miracle. D'autant que la croissance sur l'ensemble de l'année 2012 aura bien du mal à atteindre les 0,5%, le plancher que s'est fixé le gouvernement. Pour cela, il faudrait que le PIB augmente de 0,6% au troisième et quatrième trimestre 2012...mission impossible !
source : http://lexpansion.lexpress.fr

Le patrimoine des ménages, plus élevé qu'avant la crise

Selon l'Insee, le patrimoine des ménages français a progressé de 9% en 2010. Boosté par l'immobilier, il s'élève à 10.203 milliards d'euros, soit plus qu'en 2007.



Le patrimoine non financier des ménages atteint 7463 milliards d'euros fin 2010, soit un bond de 10,5% sur un an.
Reuters/Benoit Tessier
Le patrimoine des ménages français est-il insensible à la crise? Selon une étude publiée vendredi par l'Insee, il a bondi de 9,1% en 2010, après un léger trou d'air de deux ans. A 10.203 milliards d'euros fin 2010, il dépasse son niveau de 2007, et représente près de 80% du patrimoine économique national,

C'est essentiellement la flambée des prix de l'immobilier qui explique cette embellie. Ainsi, "le patrimoine non financier des ménages, composé essentiellement d'actifs immobiliers, se redresse sensiblement", de 10,5% après un recul de 2,5% en 2009, explique l'institut. A la fin 2010, il était de 7 463 milliards d'euros.

La croissance du patrimoine financier des ménages, elle, "fléchit mais demeure soutenue", avec une hausse de 5,5% après un bond de 10,1% en 2009. Il atteint 2 740 milliards fin 2010, avec l'assurance-vie qui reste le placement préféré des Français.

"Le bond du patrimoine est un peu fictif, car il est dû au logement qui a mieux tenu en France qu'ailleurs", souligne Christian Saint-Etienne, professeur d'économie à Paris-Dauphine. Il relève aussi qu'il s'agit de chiffres de 2010, lorsque la Bourse de Paris avait repris des couleurs après la crise financière, qui ne prennent donc pas en compte "le choc de cet été".

"Au-delà de la crise, on vit dans une période de prospérité patrimoniale"
"Mais globalement, cela confirme que la France reste un pays riche, avec un bel immobilier et de belles terres", affirme-t-il. "Au-delà de la crise, on vit dans une période historique de très grande prospérité patrimoniale", renchérit Thomas Piketty, de l'Ecole d'économie de Paris. Ce spécialiste des hauts revenus, proche du Parti socialiste, estime même qu'"il faut remonter un siècle en arrière, à la Belle époque, pour trouver un tel rapport entre les revenus et le patrimoine".

Selon les calculs de l'Insee, le patrimoine des ménages correspondait en 2010 à huit années de leur revenu disponible net. Pour Thomas Piketty, cette explosion ne peut s'expliquer seulement par la hausse du prix de la pierre. "Encore faut-il qu'il y ait des gens qui ont les moyens de soutenir les cours de l'immobilier! Les détenteurs de patrimoine se portent bien", insiste-t-il.

Du coup, ce pourfendeur de la baisse de l'impôt de solidarité sur la fortune (ISF) y voit une raison de plus de la critiquer. "Il ne faut pas massacrer les patrimoines, mais ce n'est pas non plus le moment d'alléger les impôts sur la fortune", tonne Thomas Piketty.

L'économiste fait valoir que l'ISF rapportait, avant la réforme menée cette année par le gouvernement et dénoncée par la gauche, quelque 4 milliards d'euros par an, sur un patrimoine des ménages de plus de 10 000 milliards. "C'était déjà tout petit, et le gouvernement a quand même décidé de le diviser par deux alors qu'on traverse une crise des finances publiques et qu'il se retrouve à augmenter la TVA qui frappe tout le monde", proteste-t-il.

Christian Saint-Etienne relativise toutefois la baisse de l'ISF. "Tous les autres impôts sur le capital et sur les plus-values ont été fortement alourdis", dit-il.
(source : http://lexpansion.lexpress.fr)

Crédit agricole vend sa filiale de capital-investissement

Coller Capital, société spécialisée dans ce secteur, va reprendre 100% du capital de Crédit Agricole private equity.

Crédit Agricole SA a signé un accord de cession de sa filiale de capital-investissement CAPE à la société spécialisée dans ce secteur Coller Capital, ont annoncé les deux partenaires vendredi dans un communiqué commun. Outre 100% du capital de Crédit Agricole private equity, Coller Capital va également reprendre "la majorité des fonds gérés par CAPE et détenus par Crédit Agricole capital investment France (CACIF)", ont-ils précisé. Contacté par l'AFP, la banque n'a pas souhaité indiquer le montant de l'opération, ni celui des encours concernés.

Selon son site internet, CAPE avait 3,7 milliards d'euros d'actifs sous gestion.Cette transaction, qui reste soumise au feu vert des autorités réglementaires, devrait être finalisée au premier trimestre 2012. "Cette décision de Crédit Agricole S.A. intervient dans le cadre de l'optimisation de l'allocation de ses fonds propres et du recentrage de ses activités de private equity sur le capital investissement de proximité", relève-t-on dans ce communiqué, précisant que cette cession va permettre à la banque française d'alléger ses "encours pondérés d'environ 900 millions d'euros".

La banque assure qu'elle continuera à "soutenir les PME via les structures de capital accompagnement détenues par les Caisses régionales de Crédit Agricole" ainsi qu'avec Idia, partenaire des entreprises agroalimentaires et des agro industries du groupe Crédit Agricole, maison mère de Crédit Agricole SA. (source : lexpansion.lexpress.fr)

samedi 12 novembre 2011

La Mauritanie réclame une aide internationale pour lutter contre la famine

Le gouvernement mauritanien a lancé ce jeudi un appel à l'aide internationale pour financer un plan de secours de 112 millions d'euros. Celui-ci doit approvisionner quotidiennement 800 000 personnes en proie à la sécheresse.
Un jeune garçon à Nouakchott, capitale de la Mauritanie
REUTERS/Rafael Marchante
Le gouvernement mauritanien a lancé ce jeudi un appel à l'aide internationale pour financer un plan de secours aux populations et au bétail d'un coût de plus de 112 millions d'euros, afin de faire face à la sécheresse dans le pays, en grande partie désertique. "Nous lançons un appel, avec insistance, à nos frères et partenaires au développement pour nous aider à mettre en oeuvre et financer un plan d'urgence pour venir en aide à nos populations et leur cheptel menacés par la sécheresse", a déclaré le Premier ministre Moulaye Ould Mohamed Laghdaf au cours d'une conférence de presse.

Ce plan, appelé "Programme d'intervention espoir 2012", doit prendre en charge les besoins des personnes et des animaux pour la période de soudure qui commence en janvier prochain, soit quatre mois plus tôt que d'habitude, a-t-il indiqué. Selon lui, le gouvernement va mettre en vente des produits alimentaires de première nécessité à des prix réduits dans tout le pays, principalement dans les zones sinistrées où quelque 2387 boutiques seront ouvertes par l'Etat. Cette politique profitera à quelque 800.000 personnes qui seront approvisionnées quotidiennement en denrées alimentaires comme le riz, le blé, les huiles, les pâtes alimentaires et le sucre "qui sont les produits les plus consommés dans (le) pays".

Le plan prévoit également un volet cheptel pour lequel le gouvernement devrait acheter et mettre en vente des aliments de bétail variés subventionnés à hauteur de 50%. Ces aliments de bétail "seront vendus partout, dans les zones à haute concentration de bétail et où les pâturages ont été déficitaires", a indiqué Ould Mohamed Laghdaf. Le cheptel constitue 13% du produit national brut (PNB) en Mauritanie et occupe une très grande partie de sa main d'oeuvre, selon le Premier ministre. Le plan prévoit en outre le forage de puits dans des régions à haut potentiel fourrager mais qui sont inhospitalières en raison de l'absence d'eau pour l'abreuvage des animaux.

Selon le Programme alimentaire mondial (PAM) de l'ONU, "environ 700.000 personnes" en Mauritanie - près du quart de la population - "sont en proie à une insécurité alimentaire sévère" suite à de mauvaises récoltes.
source : http://lexpansion.lexpress.fr/afrique/la-mauritanie-reclame-une-aide-internationale-pour-lutter-contre-la-famine_270165.html

XXIIIème sommet Afrique-France Bilan de l’économie africaine : des performances insuffisantes

L’histoire de l’Afrique depuis les indépendances est jalonnée de relances ambitieuses de l’économie africaine, mais force est de constater qu’aucune d’entre elles n’a donné de résultat tangible. Sans doute, la volonté politique du G8 d’aider l’Afrique à sortir du piège de la pauvreté est-elle plus forte aujourd’hui qu’hier - encore que bien timide dans les domaines des subventions agricoles ou du réchauffement climatique, dont l’Afrique est la première victime. Cela suffira-t-il à faire la différence ? On voudrait le croire, mais le bilan de l’état actuel du continent oblige à la prudence.
Par Jean-Claude Berthélemy Professeur d’économie à l’Université de Paris 1
A l’heure où les « grands » plans pour l’Afrique redeviennent à la mode, il n’est pas inutile de faire le bilan du développement économique de la région. Les optimistes diront que ces dernières années de nombreux pays africains ont connu des performances encourageantes. Selon la Commission pour l’Afrique de Tony Blair, une vingtaine de pays ont enregistré une croissance de plus de 5 % en 2003. Mais il y a à cela des raisons conjoncturelles. La hausse des cours du pétrole et des métaux a stimulé la croissance des pays qui en sont exportateurs. Une relative stabilisation des cours agricoles a aussi joué un rôle, ceux du cacao s’étant même envolés en raison de la crise ivoirienne. De plus, 2003 a été une année de bonnes récoltes dans plusieurs zones, notamment dans la bande sahélienne. Enfin le rétablissement de la paix civile a permis un retour de la croissance dans nombre de pays, comme en République démocratique du Congo (RDC), à partir il est vrai d’un niveau dramatiquement bas. Mais parallèlement, la hausse des prix du pétrole appauvrit les pays importateurs ; l’année 2003 a été suivie par des récoltes catastrophiques en 2004 dans le Sahel, en raison de la sécheresse et de l’invasion des criquets ; d’autres crises et guerres civiles (Côte d’Ivoire, Soudan) se prolongent.
Le nombre de « locomotives » qui pourraient tirer la croissance est limité
En fait, au cours de pratiquement chacune des dix dernières années, y compris en 2004 et 2005, bon nombre de pays africains ont connu une croissance rapide. Mais, chaque année, ce sont des pays différents qui semblent s’en sortir, à peu d’exceptions près. En conséquence, seule une dizaine de pays, totalisant 100 millions d’habitants, ont maintenu pendant dix ans de bonnes performances économiques, et une douzaine (250 millions d’habitants) ont quant à eux régressé. Parmi ceux qui s’en sont bien sortis ces dix dernières années, on trouve des pays tirés par le pétrole (Angola, Guinée Equatoriale, Soudan), des pays de trop petite taille pour pouvoir changer la donne dans leurs régions respectives (Bénin, Botswana, Cap Vert, Rwanda), plus le Mali, le Mozambique et l’Ouganda. Ainsi, le nombre de « locomotives » qui pourraient tirer la croissance est-il limité. Aucun des grands pays que sont l’Afrique du Sud, l’Algérie, l’Egypte, l’Ethiopie, le Kenya, le Maroc, le Nigeria, la RDC et la Tanzanie n’a eu pour l’instant le ressort suffisant pour jouer ce rôle. Il n’est dès lors pas étonnant que l’Afrique reste à la traîne dans la poursuite des Objectifs du millénaire pour le développement. Dans un récent rapport, la Banque africaine de développement (BAD) indique que, pour l’objectif de réduction de l’extrême pauvreté et de la faim, un tiers des pays est en net retard sur les objectifs, et un autre tiers est même en nette régression. Dans le domaine de l’éducation et de la santé, les perspectives sont tout aussi peu encourageantes. Et encore cette appréciation est-elle exagérément optimiste : là où apparaît un retard de moitié par rapport aux objectifs, celui-ci est considéré par la BAD comme « léger ». De fait, l’actualité africaine est jalonnée de nouveaux drames humains tels que famines ou épidémies, qui sont autant de résultats directement imputables à l’échec du développement économique.
Vers un partenariat public-privé ?
Certes, si l’on regarde un peu plus de dix ans en arrière, des progrès relatifs ont été enregistrés, grâce aux réformes économiques, à l’amélioration de la gouvernance et, plus récemment, au renouveau de l’aide au développement. Mais les réformes avancent à pas comptés. Par exemple, si les privatisations d’entreprises du secteur concurrentiel ont été menées à bien dans beaucoup de pays, la réforme des services publics tels que ceux de l’eau, de l’électricité ou des télécommunications est lente, quand elle ne va pas à reculons. La réforme et la relance des secteurs sociaux de l’éducation et de la santé, stratégiques pour la lutte contre la pauvreté, restent également insuffisantes un peu partout.
Il est tentant de répondre que la réalisation de ces ambitions ne peut se faire sans financements nouveaux. Mais on constate que, quand les fonds commencent à être disponibles, leur utilisation bute, dans la majorité des pays, sur une insuffisante capacité d’élaboration des stratégies et de mise en œuvre des projets par les pouvoirs publics. Sans doute est-ce en partie le résultat de deux décennies perdues (de 1980 à 1999), pendant lesquelles les capacités se sont étiolées. Mais il faut aussi reconnaître que le secteur public seul, même avec davantage d’aide financière extérieure, ne peut pas faire face aux défis du développement en Afrique.
Des signes encourageants naissent de l’initiative privée, que celle-ci vienne d’entreprises ou d’organisations de la société civile. Encore faut-il parvenir à établir un véritable partenariat public-privé, qui ne peut se développer que dans un contexte de bonne gouvernance. Même si, grâce à une tendance à la démocratisation, des progrès ont été accomplis dans ce domaine, beaucoup reste à faire. Il s’agit de sujets sur lesquels les pays développés peuvent susciter des avancées substantielles, comme l’a montré le processus de Kimberley visant à moraliser le marché international du diamant ou l’Initiative de transparence dans les industries extractives, lancée par Tony Blair en 2003, et à laquelle ont adhéré plusieurs pays africains. Des initiatives africaines, comme le processus de revue par les pairs du Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (Nepad), peuvent aussi y contribuer.
Jean-Claude Berthélemy

Nouveau plan de rigueur : quel impact pour vos placements


Les placements financiers n'échappent pas au nouveau plan de rigueur. Pour la troisième fois du quinquennat, le gouvernement a décidé d'augmenter le prélèvement forfaitaire libératoire (PFL), qui devrait passer, si le projet est voté en l'état, de 19 % actuellement à 24 % au 1 er janvier 2012. Avec les prélèvements sociaux à 13,5 %, cela porte la taxation globale de 32,5 % à 37,5 %. Ce taux ne s'applique cependant pas systématiquement.
Les épargnants disposent généralement d'un choix et peuvent soumettre leurs gains soit à ce PFL, soit à l'impôt sur le revenu (IR) - dans ce cas, les prélèvements sociaux sont également à ajouter et dus. Plusieurs catégories de placements sont impactés.
Les dividendes

Il s'agit du revenu régulier, généralement connu d'avance, que versent les sociétés à leurs actionnaires. La plupart d'entre eux ont actuellement tout intérêt à opter pour l'imposition de ces dividendes à l'impôt sur le revenu. En plus des taux parfois plus cléments, ils bénéficient d'abattements qui minorent encore la note (40 % sur les dividendes, 1.525 euros pour un célibataire ou 3.050 euros pour un couple et déductibilité de 5,8 % de CSG déjà versés). « Par le jeu de ces réductions, la facture est actuellement systématiquement moins salée pour les contribuables des trois premières tranches (5,5 %, 14 % et 30 %) et pour ceux de la dernière à 41 %, quand leurs dividendes ne dépassent pas 19.406 euros pour un célibataire et 38.811 euros pour un couple », explique Gilles Etienne, directeur du pôle expertise patrimoniale chez Cyrus Conseil. Pour toutes ces personnes, rien ne change : ils ne sont pas concernés par l'augmentation du taux du PFL, puisqu'ils utilisent a priori l'impôt sur le revenu.
Pour ceux imposés 41 % en revanche et dont les dividendes dépassent les seuils ci-dessus, le PFL n'aura, compte tenu de la hausse de son taux à 24 %, plus aucun intérêt en 2012, l'impôt sur le revenu étant dans tous les cas plus avantageux (mais aussi plus lourd qu'avec l'actuel PFL à 19 % !). En résumé, plus personne n'aura intérêt à utiliser le PFL l'an prochain pour l'imposition de ses dividendes et les plus fortunés paieront davantage à l'IR, que ce qu'ils acquittaient cette année avec le PFL à 19 % (tableau ci-dessus).
Bon à savoir

L'option pour l'impôt sur le revenu ou le PFL se fait une fois l'an pour tous les dividendes encaissés dans l'année. Aussi, si vous aviez l'habitude d'opter pour le PFL, n'oubliez pas, l'an prochain, de changer votre fusil d'épaule. Par ailleurs, les détenteurs de compte titres ont intérêt à basculer les valeurs qui offrent un dividende dans un PEA (plan d'épargne en actions). Cela n'est possible que pour certains titres, notamment de sociétés européennes. Les dividendes ne seront alors taxés qu'à 19 % au-delà de deux ans de détention et exonérés au-delà de cinq ans. Les plus-values y seront également beaucoup mieux traitées : 19 % dans le compte titres, mais 0 % dans un PEA de plus de cinq ans. Cela suppose cependant de vendre ses titres et de les racheter dans le cadre d'un PEA. Attention aux plus-values dégagées au cours de l'opération, qui sont taxables, sauf si vous détenez un stock de moins-values suffisant pour les éponger (celles des dix dernières années).
Les autres placements concernés

Le gouvernement souligne aussi « que la fiscalité des intérêts est portée de 19 % à 24 % ». La liste précise de ces placements sera donnée au moment du dépôt du projet de loi la semaine prochaine. Sont a priori concernés tous les placements dits à « revenus fixes » qui autorisent l'option pour le PFL : les comptes et livrets bancaires (hors livrets réglementés comme le Livret A, le LDD, le LEP...), les plan et compte épargne logement, les comptes à terme, etc. - les plus-values mobilières (issues des cessions d'actions ou sicav ou FCP notamment) et immobilières ne sont pas concernées et restent imposées à 19 %. Pour tous les placements visés par la hausse, les épargnants ont également le choix entre l'imposition au titre des revenus ou au PFL. Ici, à la différence des dividendes, aucun abattement n'est accordé en cas d'option pour l'impôt sur le revenu. Toutes les personnes imposées aux tranches de 5,5 % et de 14 % ont donc intérêt à privilégier l'impôt sur le revenu, les autres (tranches à 30 % et 41 %) le PLF, même majoré à 24 %.
Bon à savoir

Les placements concernés par la hausse du PFL sont des produits à court terme et permettent surtout de gérer sa trésorerie. « Avec la hausse du taux du PFL l'an prochain, les plus fortunés ont intérêt à utiliser l'assurance-vie pour leur épargne de court terme », conseille Marie Perardelle, directeur de l'ingénierie patrimoniale du groupe Primonial. Les taux du prélèvement sont de 15 % en cas de retrait après quatre ans et de 7,5 % après huit ans, soit bien plus avantageux que les 24 % applicables l'an prochain sur les comptes ou autres livrets. Les contrats d'assurance-vie actuels autorisent généralement les entrées et sorties librement et sans frais. Cela, bien sûr, à condition d'avoir préalablement rempli ses livrets exonérés (Livrets A, etc., lire ci-contre) jusqu'aux plafonds autorisés.
MIREILLE WEINBERG

Standard and Poor's annonce par erreur la dégradation de la note de la France

L'Autorité des marchés financiers a annoncé jeudi 10 novembre l'ouverture d'une enquête sur l'information erronée diffusée dans la journée par l'agence de notation Standard and Poor's au sujet d'une prétendue dégradation de la note souveraine française. Paris avait demandé plus tôt à l'AMF et à l'Autorité de supervision financière européenne de se saisir de l'affaire.
L'agence de notation financière Standard and Poor's (S&P) a en effet reconnu avoir diffusé par erreur à certains de ses abonnés un "message" annonçant que la note de la France avait été abaissée, au risque d'attiser la nervosité extrême des marchés face à la contagion de la crise de la dette en Europe. "Ce n'est pas le cas : la note de la République française est inchangée à 'AAA', assortie d'une perspective stable, et cet incident n'est pas lié à une quelconque activité de surveillance de la note", indique le communiqué de l'agence.
Le ministre français des finances, François Baroin, avait qualifié de "rumeur assez choquante ces informations qui ne correspondent à aucun fondement". "On ne laissera aucun message négatif passer. On a une stratégie, on a un rendez-vous en matière de déficits qui est fixé. On ne variera pas d'un iota", a-t-il déclaré jeudi à Lyon en marge d'une conférence sur l'économie.

Vendredi 11 novembre, le commissaire européen chargé des services financiers, Michel Barnier a, lui, parlé d'"incident grave". Cela "montre que dans la situation extrêmement volatile et tendue des marchés actuellement, les acteurs de ces marchés doivent faire la preuve d'une rigueur et d'un sens particulier de la responsabilité", a-t-il rappelé.

Le secrétaire général de l'UMP, Jean-François Copé, parle lui d'"un festival". "Si les agences de notation (...) se trouvent dans cette situation d'imprécision et de non professionnalisme c'est assez désolant", a-t-il ajouté sur l'antenne d'I-Télé.

LA PREMIÈRE ALERTE DE MOODY'S
Cette erreur, sur laquelle l'agence de notation a promis de faire la lumière, intervient alors que l'écart entre le taux des obligations à dix ans de l'Allemagne et de la France sur le marché de la dette a atteint un nouveau record historique jeudi, au-delà des 170 points de base. Cet écart reflète la différence de traitement par les investisseurs entre les deux pays, pourtant l'un et l'autre notés triple A par les agences.

Mi-octobre, l'agence Moody's avait donné un premier coup de canif au triple A de la France, en annonçant qu'elle se donnait trois mois pour déterminer si la perspective "stable" de la note était toujours justifiée, au vu de la dégradation de la situation économique. Cette annonce a joué un rôle dans la décision du gouvernement français d'annoncer lundi un nouveau plan d'austérité, qui prévoit des économies de 7 milliards d'euros en 2012. Ce programme d'austérité est venu s'ajouter à un précédent train de mesures fin août censées rapporter 12 milliards de recettes supplémentaires en 2011 et 2012.

La France bénéficie actuellement de la meilleure note possible de la part des trois agences de notation que sont Moody's, Standard & Poor's et Fitch Ratings. Cela lui permet d'emprunter sur les marchés dans des conditions théoriquement très favorables. Les agences de notation, qui évaluent pour les investisseurs la capacité des Etats ou des entreprises à honorer leur dette, sont accusées de dicter leur loi aux gouvernements de la zone euro, qui multiplient les gages de bonne volonté à l'égard des marchés pour ne pas mettre en péril le financement de leur dette.

La CGT craint que "France Soir" ne devienne un organe du FN

Le syndicat Info'Com CGT de France Soir redoute que le quotidien fondé par Pierre Lazareff devienne un organe de propagande du Front national, après que son propriétaire russe a annoncé qu'il voterait pour Marine Le Pen à l'élection présidentielle de 2012.
Interrogé sur ses intentions de vote dans l'édition Médiasphère de LCI, vendredi 11 novembre, Alexandre Pugachev, qui a la nationalité française, a déclaré dans un français approximatif : "Je tente vers Marine Le Pen." Alors que le journaliste lui demande s'il parle sérieusement, l'homme d'affaires répond : "Il y a 20 % quand même des intentions de vote pour elle." "Il n'y a pas beaucoup qui se déclarent [publiquement en sa faveur] mais je ne vois pas pourquoi, c'est pas une fasciste", ajoute-t-il.

"UNE LIGNE ÉDITORIALE POPULISTE NAUSÉABONDE"

Dans un communiqué, le syndicat Info'Com CGT de France Soir estime que le "faux-nez du projet Pougachev vient de tomber". "Pour le milliardaire, le repreneur idéologique de France Soir, c'est le Front national !", écrit le syndicat, dénonçant une "nouvelle dérive" après la publication de communiqués validant "les déviations d'une ligne éditoriale populiste nauséabonde", selon lui.

"Jamais le Comité Inter CGT et Info'Com CGT ne pourront accepter que France Soir devienne un nouveau canal des thèses de l'extrême droite", met en garde le syndicat.

Réagissant à cette confidence, la Société des journalistes (SDJ) de France Soir a également exprimé sa "vive consternation" dans un communiqué. "Qu'il vote pour la candidate Front national lors de la présidentielle ne regarde que lui ; qu'il l'affirme, publiquement et ès qualité, engage, malgré eux, tous les salariés de l'entreprise qu'il préside et ses journalistes en particulier", ajoute la SDJ, qui "souligne sa volonté de préserver une forme de neutralité et d'équilibre politiques".

Selon Renaud Revel, journaliste de L'Express spécialisé dans les médias, M. Pougachev aurait notamment proposé une série de couvertures sur l'immigration en 2010.

INQUIÉTUDE SUR L'AVENIR DU QUOTIDIEN

Les salariés de France Soir et leurs soutiens ont manifesté jeudi devant le ministère de la culture et de la communication à Paris pour exprimer leur inquiétude sur l'avenir du quotidien.

Le journal a été placé sous protection de la justice (clause de sauvegarde) en août et M. Pougachev a annoncé en octobre qu'il envisageait l'arrêt de l'édition papier pour faire un journal gratuit sur Internet, en supprimant 89 emplois sur 127. L'arrêt de l'édition papier est théoriquement prévue mi-décembre et la fin de la procédure de sauvegarde juste avant Noël.

France Soir, qui vendait plus d'un million d'exemplaires dans les années 1960 quand il était le titre phare de la presse quotidienne française, deviendrait ainsi le premier quotidien national en France à quitter le support papier.

M. Pugachev, fils d'un milliardaire russe, a expliqué sa décision par l'impossibilité de redresser les comptes du journal, qui devrait perdre encore 19 millions d'euros cette année. France Soir, qui vend en moyenne 70 000 exemplaires par jour, visait selon sa direction 100 000 exemplaires pour devenir rentable.

LA CGT EN APPELLE AU GOUVERNEMENT

Vendredi, il s'est dit aussi prêt à vendre France Soir pour un euro symbolique si le repreneur s'engage à faire vivre le journal sur le papier et à en payer les dettes, soit 3 millions d'euros, selon lui.

De son côté, Christiane Vulvert, ancienne directrice générale du journal, a proposé une reprise du titre, moyennant un apurement des dettes et du passif, une participation du vendeur aux pertes de la première année et la suppression d'une trentaine de postes.

Le syndicat Info'Com CGT de France Soir en appelle au gouvernement et en particulier au ministre de la culture, Frédéric Mitterrand, qui s'est engagé jeudi à soutenir tout projet qui s'articulerait autour du papier et du Web, et non sur le seul Web. "Les aides à la presse peuvent-elles aider au développement des idées nauséabondes du Front national ?", demande-t-il.

Des personnalités de la presse et des élus ont apporté leur soutien au quotidien, à l'image des députés Marie-George Buffet (PCF), Claude Bartolone (PS), Noël Mamère (EE-LV), Jack Lang (PS) et Christian Estrosi (UMP).