Le PIB tricolore va reculer au quatrième trimestre 2011 et au premier trimestre 2012, selon l'Insee. Le taux de chômage va continuer à augmenter pour atteindre 10% au printemps.
François Baroin et Valérie Pécresse, les deux ministres de Bercy, risquent bien de devoir affronter la récession...
REUTERS/Charles Platiau
La France s'apprête à entrer en récession, selon l'Insee qui a
publié jeudi ses prévisions de croissance pour le premier semestre 2012. Selon ses prévisions, le produit intérieur brut (PIB) devrait reculer de près de 0,2% au quatrième trimestre 2011 et de 0,1% sur le premier trimestre 2012. Un redémarrage symbolique est attendu au le printemps par les experts de l'Insee à condition cependant que l'environnement international s'éclaircisse.
En attendant, tous les moteurs de la croissance française vont progressivement caler. La contamination de la crise financière au système bancaire a conduit les établissements de crédit à rationner leurs prêts. Ce credit crunch pourrait même s'intensifier au cours des prochains mois pénalisant l'investissement des entreprises. De fait, l'Insee s'attend à une baisse de l'effort d'équipement des sociétés françaises au moins jusqu'au printemps prochain. Si la récession s'avère moins sévère que celle de 2008, elle frappe une industrie qui n'avait pas retrouvé son niveau d'activité d'avant la crise.
L'activité industrielle devrait ainsi se replier de 1,1% au quatrième trimestre 2011 et de nouveau de 0,7% sur les trois premiers mois de l'année. Les séquelles de ce nouveau trou d'air risquent d'être importantes, notamment en termes d'emploi. L'Insee table ainsi sur quelques 64 000 destructions sur les six premiers mois de l'année ce qui devrait porter le taux de chômage à 10% au printemps prochain, soit son plus haut niveau depuis le tout début des années 2000.
Difficile d'imaginer, dans ce contexte, un rebond de la consommation. Le moteur de la demande des ménages devrait être quasiment stagnant même si les Français commencent à puiser dans leur bas de laine. Avec la hausse attendue des prélèvements obligatoires et le ralentissement des prestations sociales, le pouvoir d'achat des Français devrait reculer. Par foyer, la baisse pourrait atteindre 0,4% au premier semestre !
Avec une consommation en berne (et donc des recettes de TVA décevantes), et un chômage croissant (donc des dépenses sociales en hausse), la réduction des déficits publics promise par Bercy relève du miracle. D'autant que la croissance sur l'ensemble de l'année 2012 aura bien du mal à atteindre les 0,5%, le plancher que s'est fixé le gouvernement. Pour cela, il faudrait que le PIB augmente de 0,6% au troisième et quatrième trimestre 2012...mission impossible !
source : http://lexpansion.lexpress.fr
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